Abstract:
L'élevage des bovins laitiers dans l’Algérie est varié d’une région à l’autre et soumis à des conditions qui limitent son extension pour qu’il puisse répondre aux normes des élevages modernes. L’objectif de ce travail est de recenser les différentes facteurs auxquels il est soumis et qui dirigent son développement.
Une enquête a été réalisée sur 65 élevages appartenant à trois wilayas (Oum El Bouaghi, Batna et Khenchela), totalisant 1591 bovins dont 881 vaches laitières. Le questionnaire a porté sur la structure et le fonctionnement des élevages ainsi que sur les pathologies dominantes dans les élevages enquêtés.
Les résultats ont montré que les élevages sont de caractère familial. Ils sont caractérisés par un bas niveau d’instruction des propriétaires (76 % entre analphabètes et niveau primaire) qui diversifient leurs revenus par l'élevage des veaux ou des petits ruminants. Les troupeaux sont composés de races modernes (68%), Montbéliarde et Holstein concentrées essentiellement à Batna et Oum el Bouaghi, Les races mixtes représentent 23% et les races locales 9% des troupeaux et se trouvent à Khenchela dans l’élevage dit de montagne. L'importance des effectifs est fonction des disponibilités fourragères avec 63% des élevages exploitant des effectifs de moins de 10 vaches laitières. La conduite de l'alimentation est caractérisée par un faible degré d'autonomie. La ration est déséquilibrée avec usage excessif des fourrages secs
(foins et pailles) et du concentré. L’ensilage est peu pratiqué. La reproduction est mal
maîtrisée. Elle est caractérisée par un faible développement de l'insémination artificielle (9%) et pratiquée surtout à ELMAADER à BATNA et un manque de suivi des animaux, ce qui a pour conséquence une baisse des performances des animaux. La production laitière est faible et il y a absence quasi totale du contrôle laitier. La traite ne se fait pas selon les normes et le tarissement est mal géré. Les pratiques de commercialisation favorisent l'autoconsommation
et le commerce de voisinage par rapport à la livraison qui ne concerne que 31% des élevages enquêtés. A partir de ces résultats, on conclut que le facteur humain surtout (personnel et ou propriétaire) et la nature topographique de chaque région sont les principaux facteurs qui limitent le développement de ce type d’élevage, donc il est urgent de sensibiliser et de former les éleveurs pour améliorer la capacité de gestion de ces élevages en relation avec les facteurs naturels et les capacités d’investissement.