Abstract:
L'intensification et la marginalisation des potentialités locales ont eu des incidences
particulièrement néfastes sur la durabilité de la production bovine et sur l'équilibre des
milieux naturels et humains. Cette étude fait un état des lieux de l’élevage bovin autochtone et suggère des pistes d’amélioration des performances zootechniques selon les systèmes d’élevage considérés. Les propositions sont formulées dans une perspective de développement durable. Pour ce faire, une enquête transversale rétrospective menée auprès de 50 éleveurs de bovin local répartis sur trois zones à relief différent, montagne, plaine et abords des lacs dans le Parc National d’El Kala, a permis à l’aide d’une analyse des correspondances multiples (AFCM) suivie d’une classification ascendante hiérarchique (CAH), d’identifier six systèmes
d’élevage : (G1) élevages soutenus peu diversifiés et dominés par des types génétiques locaux, (G2) gros élevages pastoraux avec transhumance à rebours, (G3) petits élevages de subsistance, (G4) petits élevages pastoraux , (G5) élevages soutenus diversifiés et fortement croisés et (G6) élevages soutenus diversifiés et dominés par des types génétiques locaux.
L’étude comparée des paramètres liés à la structure des troupeaux, l'origine et la race des animaux ainsi que sur les paramètres de reproduction et de production a été faite pour chacun des systèmes prédéterminés. Aucun, parmi ces systèmes, ne peut être considéré comme un système efficace pour tirer profit de la rusticité et la parfaite harmonie avec les conditions du milieu naturel. Cependant, ce cheptel se trouve confronté à des situations difficiles avec la fluctuation des ressources fourragères et la non conservation des excédents de printemps. La majorité des éleveurs ne disposent pas de terre. Le cheptel vit constamment en vaine pâture,
d’où la dégradation continue du tapis végétal sous la forte pression animale. Les indicateurs recueillis relatifs aux performances de reproduction et de production dénotent une production faible dont l'efficience, au contraire, peut être considérée comme élevée.