Abstract:
Cryptosporidium et Microsporidia représentent deux protozoaires qui infectent principalement le tube digestif de plusieurs espèces animales. L'épidémiologie de ces infestations parasitaires a été bien documentée surtout chez les ruminants et l'homme. Par contre chez les chevaux, peu de données sont actuellement disponibles. A cet effet, notre étude a pour objectifs, l'estimation de la prévalence de Cryptosporidium et Microsporidia chez les équidés et l'étude des variations du taux d'infestation en fonction de certains facteurs de risque. Ainsi, l'identification des espèces et génotypes parasitaires infectants par l'utilisation des techniques de la biologie moléculaire et l'évaluation du rôle zoonotique des équidés dans la dissémination de ces parasites.
Notre étude a été réalisée dans la jumentrie de Tiaret, trois centres hippiques situés dans la Wilaya d'Alger et 20 régions rurales localisées dans deux Wilaya (Sétif et B.B.A). Au total, 481 échantillons de fèces (chevaux et ânes) ont été prélevés au niveau de ces différents élevages. La recherche des cryptosporidies et Microsporidia a été performée par l'utilisation des techniques moléculaires, incluant l'extraction de l'ADN, nested PCR, électrophorèse, séquençage et l'analyse des séquences nucléotidiques.
Microsporidia a été isolé chez 19 chevaux (8.7%) et 4 ânes (3.22 %).10 génotypes ont été
identifiés, dont 8 chez les chevaux et deux chez l'espèce asine à partir de 17 prélevements positifs d'Enterocytozoon bieneusi. Encephalitozoon cuniculi a été révélée chez 4 chevaux (genotype I, II, III) et deux ânes (genotype II). 2,52 % des chevaux (9/357) et 3,22 % des ânes (4/124) ont été infestés par Cryptosporidium spp. L'analyse moléculaire a révélé la présence de quatre espèces infectantes; C. parvum (subtype IIaA16G1R1), C. erinacei (XIIIaA22R9), C. hominis (IkA15G1) et C. muris. Les équidés peuvent être infectés par différentes espèces et génotypes de Cryptosporidium et Microsporidia dont certains eux ont un rôle zoonotique important. Des futures études associées à l'utilisation des méthodes moléculaires sont nécessaires pour bien comprendre l'épidémiologie de ces deux parasites chez l'espèce équine